- Complication fréquente en cancérologie.
- Via le cancer de l’ovaire, le plus gros pourvoyeur d’ascite néoplasique
- Le plus souvent, due à une carcinose péritonéale : probablement en rapport avec une obstruction des canaux lymphatiques par la carcinose et l’augmentation de la perméabilité vasculaire à l’albumine.
- En cas de métastases hépatiques, une ascite peut également survenir par hypertension portale.
Symptomatologie
- Variable, de la simple gêne abdominale à la véritable douleur abdominale,
- Voire à la dyspnée en cas d’ascite massive.
Traitement
- Traitement très peu codifié, à débuter uniquement en cas d’ascite symptomatique.
- Les diurétiques (type spirinolactone + /- furosémide)
- Surtout efficaces en cas d’ascite associée à une hypertension portale.
- Permettent de contrôler l’ascite dans un tiers des cas.
- Recours aux diurétiques selon les résultats de l’analyse du liquide d’ascite pour certains : pas d’utilisation des diurétiques (inefficacité et risque d’hypoTA orthostatique) si :
- ascite chyleuse,
- cytologie péritonéale positive ou
- gradient entre le taux d’albumine sérique et le taux d’albumine dans l’ascite >11.
- Tester systématiquement les diurétiques pour d’autres en surveillant régulièrement la tolérance clinique, la fonction rénale et le ionogramme sanguin.
- En cas d’inefficacité au bout de 2 à 3 semaines, pas d’intérêt à poursuivre un diurétique.
- Spironolactone en première intention : 100 à 200 mg souvent nécessaires. Augmenter progressivement les doses en fonction de la tolérance.
- Ponctions d’ascite itératives
- En cas d’échec des diurétiques
- Repérage échographique pouvant être nécessaire en cas d’ascite cloisonnée.
- Risque d’hypovolémie en cas de ponctions de gros volumes
- En cancérologie, il n’est pas recommandé de compenser systématiquement une ponction d’ascite. Cependant, en fonction du pronostic du patient et de la quantité d’ascite ponctionnée, des perfusions d’albumine (Un flacon d’albumine 20% 100 mL pour 2 litres d’ascite retirés) ou de macromolécules (500cc pour 2 litres d’ascite) peuvent se discuter.
- Possibilité de pose d’un drain tunnelisé ou la pose d’une dérivation péritonéo-veineuse (si espérance de vie > 3 mois) en cas de trop grande fréquence des ponctions d’ascite
- Removab® (Catumaxomab)
- anticorps dirigé contre la molécule d’adhésion EpCAM et anti-CD3.
- testé comme traitement intra péritonéal de l’ascite maligne EpCAM + avec un avis favorable de l’HAS.
- peu utilisé en raison du peu de bénéfice, des effets secondaires (libération de cytokines, nécessité d’une hospitalisation…) et de son prix.
- Avastin IP (bévacizumab)
- Plusieurs case reports ainsi quelques études semblent montrer un bénéfice de l’avastin intra péritonéal pour le traitement de l’ascite réfractaire. Cette technique est parfois utili-sée au CGFL après validation en réunion hors RBU.
Analyse du liquide d’ascite
- Cytologie (pot à ECBU) : un taux de PNN > 250 mm3 est très évocateur d’une infection de l’ascite.
- Recherche de cellules néoplasiques (pot à ECBU)
- Biochimie : taux de protéines (pot à ECBU) :
- Protéines < 30 g/l : transudat
- Protéines > 30g/l : exsudat, évocateur d’ascite néoplasique
- Bactériologie (sur flacons à hémocultures)
- Rapport LDH ascite /LDH sang :
- < 0,4 en faveur d’une cirrhose
- > 1 en faveur d’une étiologie néoplasique.
- Peu d’intérêt du dosage des marqueurs tumoraux sur l’ascite
- Dosage de l’amylase dans l’ascite peut être utile en cas d’ascite pancréatique (rupture d’un pseudokyste).
Références bibliographiques :
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Pockros PJ et al., Gastroenterology 1992; 103:1302-6<
Sharma S, Walsh D. et al., J Pain Symptom Manage 1995; 10:237-42