Quelles sont les chimiothérapies alopéciantes?
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Toutes les chimiothérapies ne sont pas alopéciantes. L’ensemble du système pileux est touché (poils, barbe, moustache, cils...).
Chimiothérapies peu ou non alopéciantes: pas de nécessité de perruques en principe |
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Chimiothérapies moyennement alopéciantes: prescription de perruque si besoin |
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Chimiothérapies fortement alopéciantes: perruque à prévoir d’emblée |
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A quel moment survient l’alopécie?
- Selon le type de chimiothérapie, la chute des cheveux survient entre la deuxième et la quatrième semaine après la 1ère cure.
- Les cils et les sourcils sont, en principe, les derniers à chuter (4 à 6 semaines après la 1ère cure
- Possibilité de douleur du cuir chevelu les jours précédents la chute des cheveux.
Et la radiothérapie?
- La radiothérapie encéphalique entraîne une chute des cheveux (exceptionnellement irréversible). Les sourcils peuvent également tomber.
Et les thérapies ciblées?
- En principe, elles n’entrainent pas d’alopécie mais fréquemment une modification de la texture des cheveux qui peuvent devenir frisés, cassants, ou dépigmentés).
- L’alopécie modérée est possible avec les inhibiteurs de l’EGFR (alopécie frontale), le sorafénib et le sunitinib (modification de la pigmentation) et les anti- aromatases.
Que peut- on proposer?
- Les casques réfrigérants : leur efficacité est très variable selon le type de chimiothérapie. Ils peuvent être source d’inconfort (céphalées...).
- Contre-indications: métastase cuir chevelu, localisations cérébrales ou risque de localisations cérébrales (tumeur pulmonaire à petites cellules, maladie hématologique).
- Le seul produit ayant montré une efficacité est le Minoxidil 2%, non pas en prévenant l’alopécie mais en accélérant la phase de repousse.
- En cas de folliculite du cuir chevelu : proposer un traitement dermatologique (antibiotiques locaux ou généraux en fonction de la sévérité, éventuellement dermocorticoïdes).
- Toujours conseiller, notamment en cas de prurit du cuir chevelu, l’utilisation de produit d’hygiène doux, sans savon, au pH neutre, et l’application d’émollient adapté quotidien.
- Les prothèses capillaires (perruque, turbans...) : prise en charge à hauteur de 125 euros (sur ordonnance) par l’assurance maladie, complément variable selon les mutuelles. Les patients bénéficiant uniquement de la CMU sont couverts à hauteur de 125 euros. Des demandes d’aide auprès de diverses associations sont parfois possibles (contacter le service social).
- Des techniques de maquillages des cils et des sourcils (pochoirs, tatouage permanent) peuvent donner de bons résultats.
La repousse
- Les cheveux commencent à pousser un mois après l’arrêt de la chimiothérapie.
- Il faut en principe 3 mois pour une coupe courte (1cm/mois). Il existe un risque d’alopécie définitive, souvent partielle et très rare mais possible notamment après utilisation des taxanes.
- En cas de non repousse après 6 à 12 mois, un bilan d’alopécie doit être fait avant de conclure à une alopécie permanente (thyroïde, fer, zinc..).
- Les cheveux ont souvent un aspect différent à la repousse (plus fins, frisés, ou parfois blancs...)
- Il n’existe pas de contre-indication formelle à la réalisation de coloration, si ce n’est le risque d’irritation du cuir chevelu. Préférer initialement des colorations non permanentes naturelles moins agressives (sans ammoniaque, sans parabène)
Quelques conseils pratiques ?
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Grade | Grade (OMS) |
1 | Perte de cheveux |
2 | Alopécie modérée en plaque |
3 | Alopécie complète mais réversible |
4 | Alopécie complète mais irréversible |
Références bibliographiques
Dossier du CNHIM – 2008 – Anticancéreux : utilisation pratique
Dermatologie des traitements anticancéreux, Vincent Sibaud, Jean-Pierre Delord, Caroline Robert.