A l’ASTRO ont été rapportés les résultats d’une étude Chinoise multicentrique de phase 3 randomisée évaluant l’intérêt d’une escalade de dose à 54 Gy en bifractionné dans les carcinomes bronchiques à petites cellules de stade I-III
Critères de jugement principal : survie globale (OS)
Chimiothérapie (CT) : doublet sels de platine + etoposide
Schémas de radiothérapie (RT) : 45 Gy en 30 fractions, 2 fractions/jour vs escalade de dose à 54 Gy sur la tumeur et les adénopathies envahies en 30 fractions, 2 fractions/jour, VMAT, début de la RT 0-42 jours après la 1ère cure de CT
Au total :
- 224 patients randomisés, 100% PS 0-1
- Follow-up médian : 45 mois
Résultats :
- OS médiane : 62.4% mois (54 Gy) vs 43.1 mois (45 Gy) (p = 0.001)
- PFS médiane : 30.5 mois (54 Gy) vs 16.7 mois (45 Gy) (p = 0.044)
- Oesophagite de grade 3-4 : 1% (54 Gy) vs 3% (45 Gy)
- 1 décès toxique dans le bras 54 Gy (infarctus du myocarde)
En pratique :
Nette amélioration de la survie globale et de la survie sans progression avec l’escalade de dose à 54 Gy chez des patients "fit", sans augmentation a priori des toxicités radio-induites de grade 3-4. Ces résultats vont dans le même sens que ceux de l’étude de phase 2 Norvégienne [1] ayant montré un net bénéfice avec une escalade à 60 Gy (OS à 2 ans 74.2% vs 48.1% avec 45 Gy, p=0.0005, population drivée par les stades III) sans augmentation de la toxicité.
Pourtant, une augmentation des toxicités est logiquement attendue avec une escalade de dose substantielle. Cette discordance pourrait s'expliquer - entre autre - par une différence significative en termes de volume irradié entre les deux groupes. Une autre possibilité est que les volumes de PTV aient été modérés dans les 2 groupes. En effet, nous ne disposons pas des détails concernant la population mais les résultats en survie rapportés sont meilleurs que ceux déjà publiés, notamment dans l'essai CONVERT [2], qui était drivé par les stade 3. Il est donc possible que la population de cette étude soit à l'inverse drivée par des maladies de stade I-II, pour lesquelles les volumes d'irradiation sont moins larges
Malgré les très bons résultats présentés, la publication des résultats complets (avec volumes de PTV, stades…) est donc à attendre avant de tirer d'éventuelles conclusions.
Editeur : Medicotech, 38 rue Leon, 75018 Paris
Directeur de la publication : Jean-David Fumet
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