2023 ASTRO annual meeting : radiothérapie des oligoprogressions dans le cancer prostatique résistant à la castration, résultats de l’essai MEDCARE

Rédigé le 07/10/2023
Jeremy Baude


Les résultats de l’étude Belge MEDCARE [1] ont été présentés au congrès de l’ASTRO. Il s’agit d’une étude monocentrique de phase 2 monobras évaluant si, chez les patients présentant un cancer prostatique métastatique résistant à la castration (mCRPC) qui oligoprogressent sous hormonothérapie (HT) ± HT de nouvelle génération (HNG), la réalisation d’une radiothérapie dirigée contre les cibles progressives peut prolonger l’efficacité du traitement en cours et retarder la prochaine ligne de traitement.

 

Définition de l’oligoprogression : 3 nouvelles lésions ou qui progressent ou récidive locale à l’imagerie conventionnelle

 

Au total :

  • 20 patients inclus entre 2020 et 2021, âge médian 74 ans
  • Follow-up médian : 28 mois
  • 31 lésions traitées par RT stéréotaxique (RTS). 16 patients avaient des lésions osseuses, 2 des métastases ganglionnaires, 1 une métastase hépatique et 1 une récidive locale.
  • Traitement en cours lors de l’inclusion : HT seule 40%, HT + HNG 60 %. Il s’agissait de la 2ème ligne de traitement pour 13 patients, de la 3ème pour 2 patients.
  • Survie médiane sans nécessité d’un changement de traitement systémique (critère de jugement principal) : 17 mois
  • Survie sans progression médiane : 6 mois ; survie globale médiane : 29 mois
  • Pas de toxicité aigüe ou tardive de grade 3+

 

En pratique :

Après avoir investigé l’intérêt d’une RTS dans les situations de récidives oligométastatiques dans les cancers de prostate après traitement à visée curative (essais STOMP, ORIOLE), cette étude propose une stratégie de traitement local des métastases pour les mCRPC en oligoprogression. La RTS des sites qui progressent pourrait permettre de retarder de manière significative la mise en place de la prochaine ligne de traitement. Bien que les résultats semblent prometteurs, l’effectif est faible (n=20) et il est donc difficile d’en tirer des conclusions.

De nouvelles données prospectives sont en attentes dans cette situation, notamment celles de l’étude de phase 2 FORCE [2].