JAVELIN BRCA/ATM : talazoparib + avelumab pour les tumeurs avec mutations BRCA1/2 ou ATM

Rédigé le 07/02/2023
Jean David FUMET


Les données pré cliniques suggèrent un rationnel fort d’association entre les inhibiteurs de PARP (PARPi) et l’immunothérapie. En effet, les PARPi entrainent un recrutement lymphocytaire, une expression de PD-L1 et une augmentation des signatures inflammatoires.

L’étude JAVELIN BRCA/ATM est une étude phase IIB, « tumor agnostic » qui évalue l’association talazoparib et avelumab dans des tumeurs solides avec mutations BRCA1/2 ou ATM.

Au total : 159 patients BRCA1/2, 41 patients ATM


Critère de jugement principal : taux de réponse objective
-    BRCA1/2 : 26.4% dont 5.7% de réponse complète
-    ATM : 4.9%

Dans la cohorte BRCA1/2 muté : 119 patients atteints d’un type de cancer dit associé à BRCA (sein, ovaire, prostate, pancréas) versus 40 patients atteints d’un type cancer non associé :
-    Taux de réponse objective 30% versus 15%
-    A noter : 3 patientes avec un leiomyosarcome utéine : une réponse prolongée au dela de 24 mois

L’analyse moléculaire a évalué la charge mutationnelle TMB
-    8 patients TMB high (>10mut/Mb) : 5 réponses (62.5%)
-    92 patients non TMB high (<10mut/Mb) : 22 réponses (23.9%)

En pratique : Après les études MEDIOLA (olaparib durvalumab) et TOPACIO (niraparib pembrolizumab), cette étude apporte de nouvelles données sur l’association PARPi + anti-PD1/PD-L1.


Les principaux messages :
-    Une efficacité principalement dans les tumeurs BRCA1/2 plutôt que ATM, et préférentiellement dans les types de tumeurs associées à BRCA1/2
-    Un signal à suivre dans les leiomyosarcomes utérins


La question du bénéfice de l’ajout d’un anti-PD1/PDL1 au PARPi par rapport au PARPi seul reste d’actualité.


Actuellement disponible sur ACTIS Oncology : l’étude GUIDE2REPAIR : Toute tumeur solide, avec une mutation d’un gène de la recombinaison homologue : olaparib 6 semaines puis olaparib durvalumab tremelimumab
-    Cette étude apportera de nouvelles données interessantes avec le role de l’anti CTLA4 et un design séquentiel PARPi puis PARPi + immunothérapie (dans le rationnel de « réchauffer » le microenvironnement)