L’hypertension intra crânienne est une urgence thérapeutique en raison du risque d’engagement et de cécité.
L’HTIC peut être due :
- Augmentation de la masse cérébrale (métastases ou tumeur cérébrale)
- Augmentation du volume sanguin (ex : Thrombophlébite cérébrale)
- Augmentation de la quantité du liquide céphalo-rachidien (hydrocéphalie sur méningite carcinomateuse)
Les signes cliniques
- Céphalées : signe le plus précoce (le matin ou 2ème partie de nuit, augmentées par la toux, la position couchée)
- Les vomissements « en jet »
- Troubles psychiques et de conscience
- Troubles visuels : diplopie par paralysie du VI (pas de valeur localisatrice), éclipses visuelles
- OEdème papillaire au fond de l’oeil (parfois absent chez enfant ou après 50 ans)
Les signes d’engagement
Engagement temporal : coma par atteinte de la formation réticulée ascendante du tronc cérébral, mydriase unilatérale avec ptosis (atteinte du III homolatérale) et abolition du réflexe photomoteur, parfois associé à une hémiplégie homolatérale à la lésion (compression du pédoncule), crises de décérébration
Engagement des amygdales cérébelleuses : Céphalées occipitales avec attitude guindée de la tête et torticolis, crises toniques postérieures
Examens complémentaires
- TDM cérébrale
- IRM cérébrale
- Ponction lombaire prudente (risque d’engagement) si scanner normal (avec recherche de cellules néoplasiques)
Traitement
- Surélévation de la tête et du corps de 15-30°
- Assurer une bonne ventilation (hypercapnie augmente HTIC)
- Traitement anti pyrétique si fièvre
- Limiter les apports à 1000 cc/24h (préférer le sérum salé isotonique)
- Corticothérapie : C’est le traitement de première intention. En cas de signes de gravité, on préfèrera la forme IV 1 à 1,5 mg/kg de méthylprednisolone, en une injection matinale (voir plus en fonction de l’efficacité et de la symptomatologie). Dans le cas contraire, on privilégie la forme per os (de 0,5 mg/kg à 1 mg/kg de prednisolone, à adapter en fonction de l’efficacité et de la tolérance), avec ensuite une diminution progressive selon l’efficacité.
- Diurétiques (Lasilix® : 0,5 mg/kg au PSE, Diamox® 1g/4h Flacon de 500 mg, IV voir IM, existe en cp 250 mg)
- Solutés hypertoniques (cf encadré) : pas en première intention
Traitement chirurgical (lésion unique ou exceptionnelles indications de dérivation ventriculopéritonéale)
Traitement étiologique si possible
Ne pas hésiter à associer un traitement antalgique (risque d’épilepsie et majoration de l’HTIC avec les paliers 3)
Attention, en cas de métastases cérébrales : interdiction de conduire en raison du risque de convulsions
Les solutés hypertoniques sont réservés à la phase aigüe, en cas d’échec de la corticothérapie. Leur utilisation doit être limitée (effets secondaires). Attention, à l’effet rebond à l’arrêt (moins important avec le mannitol) Mannitol 10%-20%: Médicament réservé aux hôpitaux - surveillance diurèse = 4 à 5 fois le volume administréToxicité hépato rénale, risque de déshydratation intra cellulaire, effet rapide mais bref, effet rebond Posologie : 0,25 g/kg à 1g/kg , 2 fois par jour, en perfusion courte de 20 min- Délai d’action < 15 min, durée d’action : 4 à 6 heures Bernard Weill : Mannitol 10% (500 cc) avec Synacthène immédiat (2 ampoules 0,25 mg), Hydrocortisone 100 mg et une ampoule de sulfate de magnésium |
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Références bibliographiques :
Kallel A et al, Bull Cancer 2011; 98(4) : 371-5